Intellectuels européens du XIXe ou du XXe siècles pris de passion pour la civilisation musulmane

Ils ont connu la conquête coloniale et se sont trouvés confrontés à une religion et à une civilisation qu’ils choisiront de faire leurs. Retour sur le parcours de trois personnages historiques français qui ont opté pour l’islam au carrefour des XIXe et XXe siècles. Ils ont pour noms Jacques de Menou de Boussay, général de la Révolution et de l’Empire, Léon Roches, diplomate, Thomas Urbain, conseiller de l’empereur Napoléon III, sans oublier l’aventurière Isabelle Eberhardt, le peintre Émile Dinet, le député Philippe Grenier ou encore les philosophes René Guénon et Roger Garaudy. Leur point commun ? Séduits par les charmes de l’orientalisme ou impliqués dans la conquête coloniale, ils se sont pris de passion pour la civilisation musulmane, comme avant eux bien d’autres intellectuels européens du XIXe ou du XXe siècles, comme Goethe, Flaubert ou Gérard de Nerval. Ceux que nous avons retenus pour cette série historique ont toutefois poussé la passion très loin, puisqu’ils sont allés jusqu’à se convertir à l’islam. Leur parcours et leurs motivations sont divers. Les choix de carrière se combinent parfois à des quêtes philosophiques très personnelles et intimes. Les hasards de la vie et de l’amour, parfois, jouent aussi leur rôle. De l’islam classique au soufisme Leur approche et leur pratique aussi diffèrent. Si certains optent pour un islam très classique et presque « utilitaire », d’autres se lancent dans une véritable épopée mystique et ésotérique qui, souvent, emprunte les voies du soufisme. Reste toutefois des interrogations, des valeurs partagées. La curiosité, le doute, l’envie de comprendre, le rejet d’un colonialisme brutal, obtus et convaincu de son indiscutable supériorité. Le rêve maghrébin des aventuriers européens Retour sur ces parcours personnels hors normes d’une rive à l’autre de la Méditerranée, parfois jusqu’à la péninsule Arabique, où ces hommes et ces femmes, nés chrétiens, sont allés chercher des réponses à des questions que bien peu, à leur époque, se posaient.