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02/08/2016

Quatre Saoudiennes participent aux JO de Rio... Et c'est reparti pour une polémique

L'Arabie saoudite autorise des femmes athlètes à concourir aux JO pour la seconde fois de son histoire. Au nombre de deux en 2012, elles seront quatre à Rio et se plieront à des conditions spécifiques.
L'annonce n'a presque pas fait de bruit. Il y a deux semaines, l'Arabie saoudite a annoncé que quatre femmes feraient partie de la délégation saoudienne aux Jeux olympiques de Rio cet été. C'est seulement la deuxième fois que des Saoudiennes sont autorisées à participer aux Jeux olympiques.
Mais il faut croire que tout a été fait pour ne pas attirer l'attention médiatique. Le comité saoudien a révélé cette délégation féminine après avoir annoncé le nom des sept athlètes masculins. Les médias nationaux ont d'ailleurs traité l'information discrètement. Le but est probablement de ne pas attiser la colère des autorités religieuses et des conservateurs, hostiles à la pratique du sport pour les Saoudiennes.

Quatre femmes "invitées" aux JO

Chacune des athlètes féminines défendra une discipline différente. La plus notable est Sara al-Attar, qui concourt pour le 800 mètres, car elle faisait partie des deux premières Saoudiennes autorisées à participer aux JO par leur pays en 2012 à Londres. Au côté de cette athlète qui a déjà marqué l'histoire figureront Wujud Fahmi en judo, Lubna al-Omair en escrime, et Cariman Abu al-Jadail qui courra le 100 mètres.

Ces sportives n'ont néanmoins pas passé les tests de qualification habituels puisqu'elles ont bénéficié d'une invitation. Leur présence est donc avant tout symbolique, afin d'afficher une certaine parité face aux sept athlètes masculins et pour montrer le bon vouloir de l'Arabie saoudite. Le pays encourage de plus en plus la pratique du sport mais cela reste très difficile pour les femmes et les jeunes filles à cause du scepticisme des autorités religieuses pour qui elles ne doivent pas faire du sport.  



Un label islamique toléré par le CIO

En 2012, l'Arabie saoudite a exigé la mise en place d'un label islamique pour que ses athlètes femmes puissent concourir. Le Comité international olympique (CIO) a accepté ces conditions et en 2016 comme en 2012, les athlètes saoudiennes devront porter la tenue islamique, se couvrir de la tête aux pieds, obtenir l'accord d'un tuteur (souvent le père ou le frère) qui devra les accompagner aux JO et respecter les zones de non mixité. Ce label a été instauré alors même que plusieurs sportives musulmanes avaient déjà participé aux JO à plusieurs reprises dans les mêmes conditions que l'ensemble des autres athlètes. L'athlète marocaine Nawal el-Moutawakel s'est ainsi illustrée en remportant le premier 400 mètres haies féminin aux JO de Los Angeles en 1984 tout en courant bras et jambes découverts.

Ces conditions contreviennent d'ailleurs à plusieurs principes fondamentaux du CIO comme le rappellent trois militantes féministes qui ont signé le 6 juillet dernier une tribune dans "Libération" pour appeler à exclure l'Iran et l'Arabie saoudite des JO de Rio. Dans son règlement, le Comité olympique s'est notamment engagé à promouvoir l’égalité femmes-hommes, à bannir toute forme de discrimination et son article 50-2 précise également :

"Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique."

La judoka Wodjan Shahrkhani a ainsi provoqué une polémique aux JO de Londres en 2012. Première participante saoudienne féminine aux côtés de Sarah Attar, la jeune fille de 16 ans avait alors refusé de participer si elle ne pouvait se couvrir la tête. Or le voile islamique est interdit par le Fédération Internationale de Judo pour des raisons de sécurité. Le comité saoudien et les instances olympiques ont finalement trouvé un accord en permettant à la jeune sportive de combattre avec un bonnet sur la tête. 


La judoka saoudienne Wodjan Shahrkhani couverte d'un bonnet lors de son premier (et dernier) combat aux JO de Londres, le 3 août 2012. (Mike Groll/AP/SIPA) 

Mais le cas de Wodjan Shahrkhani n'est pas isolé. D'autres athlètes voilées ont pu participer aux JO. Rakia Al-Gassra a été la première femme à représenter le Bahreïn aux JO de 2004 et elle a remporté le quart de finale du 200 mètres femmes en 2008 à Pékin tout en courant voilée et vêtue d'un jogging. 

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