Opposé à une loi anti-burkini, Cazeneuve appelle à «l'apaisement»
Le ministre de l'Intérieur reçoit ce lundi les membres du Conseil
français du culte musulman. Dans un entretien à La Croix, il dit vouloir
«réussir la construction d'un islam de France dans le respect des
valeurs de la République»
Toute la journée à Beauvau, une cinquantaine de personnalités vont être
reçues pour une réunion de travail sur l'islam de France. Dans un
contexte marqué par la menace terroriste et la polémique sur le burkini
qui crispe le pays depuis un mois, le ministre de l'Intérieur Bernard
Cazeneuve annonce dans La Croix vouloir «réussir la construction d'un
islam de France dans les respects des valeurs de la République». «La
France a plus que jamais besoin d'une relation apaisée avec les
musulmans», appuie-t-il, estimant que l'adhésion aux valeurs
républicaines devaient «transcender» toutes les autres. D’après le
journal figaro Sur la question du burkini, Bernard Cazeneuve appelle à
«l'apaisement» pour «éviter les troubles à l'ordre public et conforter
le vivre-ensemble». «Une loi serait inconstitutionnelle, inefficace, et
de nature à susciter des antagonismes et d'irréparables tensions»,
considère-t-il. «Je crois davantage à la force de ce dialogue qu'à la
stratégie dangereuse de la division, qui finirait par faire divorcer la
France et la République». Au contraire du premier ministre Manuel Valls,
l'hôte de Beauvau se dit également opposé à l'extension de
l'interdiction du port du voile et considère l'arsenal législatif
suffisant. «La laïcité est d'autant plus ferme qu'elle est apaisante,
elle est d'autant plus faible qu'elle est stigmatisante», dit-il, comme
une réponse aux propos jugés parfois radicaux du premier ministre mais
aussi à la gauche tenante du respect des libertés individuelles. Le
responsable socialiste a ensuite déploré les «surenchères» liées au
primaire à droite. La gauche «doit être intraitable avec le
communautarisme, le salafisme, ces enfermements qui éloignent de la
République et ignorent des combats essentiels pour la tolérance et
l'égalité entre les hommes et les femmes». «La sagesse ce n’est pas une
mollesse, elle est une force», conclut le ministre, qui se refuse à
«parler aux instincts».
dakaractu
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