Vanessa Georgescu Paquin's Blog
il y a un monde arabe et il y a mon monde
Niqab ou pas niqab
Le 2 mars 2010, on lit dans les journaux qu’une étudiante se fait expulser de son cours de français car elle porte le niqab. Tout le monde en parle, en reparle et m’en parle. Moi qui suis très tolérante face au culte musulman en plus d’avoir été dans des pays arabes et d’en étudier profondément l’histoire et sa langue, on me demande mon avis sur cet incident.Il est délicat pour moi de pouvoir répondre sur mon blog et d’en faire un sujet complet. Je ne veux pas créer de conflit ou choquer qui que ce soit. Chacun a son opinion il suffit de la transmettre de façon délicate et sans attaque.
Tout d’abord, il faut faire une distinction entre le hijab , le tchador, le niqab, et la burqa. Je ne cesse de vouloir faire comprendre aux gens la différence, car il est difficile pour un non initié de distinguer les différents voiles. Cette distinction est importante.
Premièrement, le hijab est le foulard qui couvre les cheveux ainsi que le cou. Il s’agit du voile le plus courant dans les pays arabes que j’ai visité ainsi qu’à Montréal. Il date d’avant même la naissance de l’Islam. Il y a ensuite le tchador, qui est un tissu normalement noir qui couvre la tête jusqu’aux pieds, mais laisse le visage dévoilé. Les bras peuvent sortir de chaque côté puisque ce tissus est fait comme une tente. Puis, il y a le niqab qui est comme un tchador en plus de couvrir le visage laissant seulement entrevoir les yeux. Ce dernier est le voile intégral porté par choix dans beaucoup de pays malgré que le hijab suffirait. Pour finir, le plus extrémiste, porté en Afghanistan, est la burqa qui est un genre de tente qui couvre la totalité du corps de la femme avec un grillage lui permettant de voir.
Personnellement, je n’ai jamais vu de femme en niqab dans ma propre ville alors qu’une d’elles se fait expulser de son cours du cégep Saint-Laurent. Évidemment cet incident re-soulève la question des accommodements raisonnables encore une fois.
Je me pose alors encore beaucoup de questions.
Pourquoi devrions nous tolérer cet accoutrement alors qu’il s’agit d’un pays laïc? Moi j’aime bien la philosophie de vivre et laisser vivre. Qu’une femme porte un voile ou pas, ça ne me dérange pas tant qu’elle ne me l’impose pas. Je suis bien placée pour les comprendre ces femmes voilées, car je me suis
moi même voilée en Iran. Il s’agit d’un symbole religieux qui est tout aussi légitime que les perruques des femmes juives, que ces juifs qui se font pousser les boudins de chaque côté de leur visage et qui porte la kippa, cette petite « capine » ou encore l’habit noir des juifs hassidique. De même que les indiens qui porte le turban ou le chrétien qui porte la chaine au cou avec le crucifix. Nous sommes supposé être un pays libre qui accueille les immigrants, c’est en partie ça le Canada. Des immigrants il y en t-il trop? Je ne crois pas. Le Canada est un pays si jeune qu’il ne peut suffire de le peupler uniquement de Canadiens. Nous sommes nous même des conquérants qui nous sommes installés sur le territoire il n’y a pas plus de quatre cent ans. En même temps, pourquoi vouloir immigrer au Canada si ce n’est pour de meilleures conditions ainsi qu’une certaine liberté? Notre culture est si loin de celle des musulmans que je ne saisie pas ce que certains recherchent ici et pourquoi ils revendiquent autant le droit de démontrer des symbole religieux. Selon moi, il s’agit d’une contradiction que j’ai difficulté à comprendre. Se couvrir les cheveux est une chose que ce soit dans un pays musulman ou dans une terre d’accueil, mais de porter le voile intégrale dans notre société, il y a immanquablement un clash.
Ce n’est tout de même pas une raison pour insulter ces femmes voilées et de les regarder de travers dans la vie quotidienne.
Une journaliste du journal de La Presse s’est prêtée au jeu et a vêtit le niqab durant deux jours à Montréal et a pu vivre le mépris des gens. Un passant lui lance un « ouach » assez fort pour qu’elle l’entende, un autre : « retourne dans ton pays ».
Sommes nous, les Québécois si ignorants au point de juger les autres et de les insulter à la simple vu d’une pratique si différente et opposée à la notre? Se font-ils insulter lorsqu’ils portent chiquement le fameux bas blanc de sport dans des sandales birkenstock? Je ne crois pas. Qu’est-ce que cela peut bien changer dans la vie de ces gens? À ce que je sache, ce ne sont pas eux qui enfilent le voile.
Je suis une enfant d’immigrante, je voyage beaucoup, j’ai vu un peu du monde, d’autres religion et d’autres cultures. Je suis donc apte à les comprendre et ainsi qu’à les défendre. Ces différences font de notre monde, un monde différent et intéressant, il faut vivre avec, en être conscient.
Ma mère vit à Montréal depuis ses dix neuf ans, elle a fuit un pays en plein communisme et ce ne fut pas nécessairement par choix mais plutôt par nécessité. La situation du pays ne permettant pas de se développer tel que nous avons la chance au Canada ou encore d’avoir un avenir certain. Les immigrants sont nombreux à vivre cette situation. J’ai l’impression que les gens parlent sans comprendre le discours qu’ils tiennent. Ils parlent, sans réfléchir, sans connaissance de cause, sans s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur du pays. Une chance que ce n’est pas tout le monde qui est comme ça, mais par certains commentaires que je suscite au travail lorsque je fais mes lectures sur l’Islam me permette de me choquer. Juste cette semaine, un homme à peine plus vieux que moi me dit tout bonnement quelque chose du genre « ouin ben je les comprends pas eux autres là; tu savais que dans le Coran ça dit de battre leur femmes ». N’a t-il rien compris de ce qu’est la tolérance, l’ouverture d’esprit et surtout la curiosité de lire réellement sur le sujet, pour après pouvoir en juger? En 2010, ce genre de comportement et de paroles vides de sens me découragent.
J’écoutais un reportage plus tôt cette semaine. Un musulman revendiquait le droit d’obtenir qu’un lieu de prière et ce, à Milan. Il ne demandait non pas un minaret ou l’appel à la prière mais bien qu’un lieu public au lieu de le faire illégalement dans un sous-sol d’immeuble comme il est courant. Selon ce même musulman, il s’agit d’un droit à la démocratie, droit à pratiquer son culte librement tel la constitution l’indique. Une propagande qui circule dit: « l’islam attaque nous devons nous défendre ». L’islam attaque quoi au juste? Ces pays sont0-ils tant en crise d’identité pour se sentir
menacé par l’immigration? Alors que nous essayons d’être tolérant, il y a en France une peur face aux immigrants où la communauté musulmane se trouve à être la plus grande de tous les pays non musulman et ils entament des campagnes contre eux.
Imaginez quelqu’un qui est déraciné de son pays. Parfois, la religion est le seul point de repère qu’il possède. Certains immigrants peuvent même devenir plus religieux. La raison est peut-être du à une de perte d’identité et se rattachent à ce qui leur est de plus près, la religion. Je me suis moimême surprise à vouloir croire en quelque chose lorsque ma grand-mère fut hospitalisée. Je voulais sentir cette force surnaturelle. On dit que Allah est grand, je voulais y croire. Moi je pense que dans la misère, on se repli vers la religion. Certains immigrants sont de grands intellectuels et exercent des métiers hauts placés en société dans leur pays. Cela pourrait nous être bénéfique, mais les équivalences ne sont pas pareilles et ça ne leur permet pas de les exercer et ainsi se trouvent à occuper des postes dégradant et sous payés.
En Italie, un immigrant sur quatre est un immigrant clandestin. Peut-être est-ce pour cette raison que la tolérance est rendue très basse? Au Canada, 20 % de la population sont des immigrants et en France que 8%. Il s’agit de nombres considérables.
Qu’une femme cache ses cheveux ou pas. Qu’elle porte n’importe quel vêtement, ça lui regarde et elle seule. Un ami à moi me disait que son habillement reflétait ce qu’il était, sa personnalité et bien pourquoi ne serait-il pas de même pour les voiles? Peut-être devrions nous encadrer mieux ces immigrants à leur arrivée, afin d’éviter de susciter des réactions déplacées et les éduquer sur notre culture comme je le fais avant de voyager, pour ne pas choquer. En contre partie, il faudrait absolument instaurer un programme qui consisterait à éduquer les jeunes canadiens dès le primaire sous forme de cours de religion non seulement chrétien, mais d’y incorporer les autres grandes religions du monde. Ainsi, nos futurs adultes acteurs de lasociété auront une tolérance et une connaissance des différents cultes. Pourrions nous alors éviter des scandales et des débats sur les accommodements raisonnables? Par contre, la question du port du voile en milieu d’institution est une question à se poser à laquelle je ne répondrai pas. Enfin il s’agit d’un sujet qui sera toujours sur la table et qui ne se règlera pas de sitôt.
فانيسا
vanes
Il n’y aurait plus de calomniateurs s’il ne se trouvait plus personne pour les écouter avec intérêt. (Proverbe arabe)
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