LE VOILE...
L'usage du voile
existe dans le monde gréco-romain, chez les Celtibériens, les Mèdes, les
Perses (les reines achéménides - 556 à 330 avant J.-C. - portent déjà
le tchador ), les Arabes, les peuples de l’Asie Mineure.
En Palestine, du temps de Jésus, les femmes portent le voile.
Paul, dans la Première Epître aux Corinthiens (11,2-16),
insiste sur la nécessité pour la femme de se couvrir la tête quand elle
prie ou prophétise. La femme doit porter un voile à l'assemblée du
culte, exprimant par ce symbole que sa dignité chrétienne ne l'a pas
affranchie de sa dépendance à l'égard de son mari, ni du second rang
qu'elle occupe encore dans l'enseignement officiel : elle ne doit pas "parler" à l'Église, c'est-à-dire qu’elle ne peut enseigner (I Corinthiens 14,34 ; I Timothée 2,12) ; tel est le "commandement du Seigneur" reçu par Paul (I Co 14,37).
Lin, successeur de Pierre comme évêque de Rome vers 67, interdit aux femmes d'assister nu-tête aux assemblées.
En 213, dans De Virginibus velandis (Du voile des vierges),
Tertullien (vers 155-222), théologien chrétien de Carthage, demande aux
jeunes filles de porter le voile hors de chez elles, comme les femmes
mariées. Il ajoute : « Femme, tu devrais toujours porter le deuil, être
couverte de haillons et abîmée dans la pénitence, afin de racheter la
faute d’avoir perdu le genre humain. »
Depuis octobre 1964, les femmes sont autorisées à entrer tête nue dans
les églises catholiques ; auparavant elles étaient tenues de porter une
voilette (fixée au chapeau) ou une mantille (dentelle) ou un foulard
(carré) ou un fichu (triangulaire). L'obligation pour les femmes de se
couvrir la tête n'apparaît plus dans le code de droit canonique de 1983.
Dans la tradition religieuse chrétienne monastique, le voile de la
religieuse signifie qu'elle se sépare du monde pour une plus grande
intimité avec Dieu. Le pape Léon Ier (440-461)
décrète que l'on ne donnerait aux religieuses le voile sacré qu'après
qu'elles auraient gardé la virginité jusqu'à l'âge de quarante ans (âge
canonique).
On peut lire dans le Coran dont le texte officiel est établi vers 650 :
"Commande aux femmes qui croient de baisser leurs yeux et d'être
chastes, de ne découvrir de leurs ornements que ce qui est en évidence,
de couvrir leurs seins de voile, de ne faire voir leurs
ornements qu'à leurs maris ou à leurs pères, ou aux pères de leurs
maris, à leurs fils ou aux fils de leurs maris, à leurs frères ou aux
fils de frères, aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes de ceux-ci, ou à
leurs esclaves acquêts de leurs mains droites, ou aux domestiques mâles
qui n'ont point besoin de femmes, ou aux enfants qui ne distinguent pas
encore les parties sexuelles d'une femme. Que les femmes n'agitent point
les pieds de manière à faire voir les ornements cachés. Tournez vos
cœurs vers Dieu, afin que vous soyez heureux." (Sourate XXIV, 31)
"Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté,
et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles
rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu'elles
ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux
pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à
leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs,
ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux
domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent
tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec
leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs
parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous
récoltiez le succès." (XXIV, 31)
"O Prophète ! Prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, d’abaisser un voile
sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les
propos des hommes. Dieu est indulgent et miséricordieux." (Sourate
XXXIII, 57)
"Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des
croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront
plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur
et Miséricordieux." (XXXIII, 59)
Les passages du Coran relatifs au port du voile ont été diversement interprétés selon les écoles juridiques, les époques et les régions.
"Tout le corps de la femme est awra (à cacher) excepté ses mains et son
visage" est invoqué par la majorité des théologiens sunnites, chiites et
ibadites, pour justifier l'obligation de voilement.
"Chez Abû Dâwûd on lit : "Aïsha a rapporté que sa sœur Asmâ est rentrée
chez le Prophète avec des vêtements légers. Le Prophète se détourna
d'elle et lui dit : ô Asmâ lorsque la femme atteint la puberté, elle n'a
le droit de dévoiler que ça et ça en désignant le visage et les mains".
Ce hadîth n'est pas faible comme prétendent certains : le Muhaddith
Al-Albâny l'a mentionné dans les hadiths authentiques des Sunan d'Abû
Dâwûd en le désignant par authentique/sahîh. Il l'est, également, par
l'aval de Dahaby, Bayhiqy, Ahmad ; pourtant il n'est pas le seul hadîth à
ce sujet."
Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
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