De nombreuses filles se voilent de nos jours. Hier, jeunes filles très portées sur la religion et très loin des choses mondaines, les ibadou “modernes” semblent aujourd’hui suivre le cours du temps. Elles sont sexy et fashion. En lieu et place des pagnes et tenues traditionnels qui étaient leur apanage, elles préfèrent mettre des jeans, jupes et autres pantalons moulants, mais toujours avec le voile sur la tête, seule différence avec les filles de leur âge. Demandez leur pourquoi elles portent le voile, elles donneront mille raisons, pas du tout... religieuses. Seneweb est allé à la rencontre de ces voilées.
A voir Mame Diarra, l’on ne peut avoir que du respect pour elle. Elle
donne l'impression d'une “ibadou”, pieuse jusqu'aux orteils. La tête
baissée, elle marche lentement, sans déhanchements. Habillée d'un
«meulfeu» de couleur rose qui lui couvre tout le corps, de la tête aux
pieds, elle marche droit comme un pieu et porte des lunettes de soleil
qui cachent ses yeux. Pourtant, le soleil n'a pas encore commencé à
darder ses rayons. Il est juste 7 heures du matin au Rond-point Case Bi
sis à l’unité 6 des Parcelles Assainies. La demoiselle, sac en
bandoulière, va à l’école, dit-elle. L'accoutrement de Mame Diarra
refroidit tout dragueur, même le plus coriace des mâles. L'effet qu'elle
recherche. Mame Diarra s'est, en effet, décidée à adopter ce type de
tenue vestimentaire pour éviter que les hommes la draguent à chaque coin
de rue.
«Un jour, j’étais au centre-ville, vers l’immeuble Ndiouga Kébé. Il était 13h. Je m’étais habillée très sexy, parce que j’étais invitée à un cocktail. J’entends klaxonner derrière moi. Je me retourne. C’est un monsieur qui veut me parler. Il se rapproche et après quelques minutes d’échanges, il propose de me déposer. Une fois dans sa voiture, il commence à parler, parler de lui bien sûr. Arrivés à hauteur du Café de Rome, il m’invite à déjeuner. J’ai accepté… Sur place, il me demande mon numéro de téléphone que je lui ai donné. Mais si je savais ce qui m'attendait, je n’allais pas le faire», regrette Mame Diarra.
“Je veux fuir les hommes”
«Il m’appelle tous les jours, cherchant à me courtiser… En lui donnant mon numéro, ce que j'ai consenti du fait de sa gentillesse, il a pensé que je suis une fille facile. Mais, il s’est lourdement trompé”, soutient Mame Diarra qui note que «les hommes pensent que si une demoiselle leur donne son numéro, c'est pour sortir avec eux».
Mame Diarra, une fille très belle du reste, attirait beaucoup de coureurs de jupons. «Cela m’est arrivé à plusieurs reprises. Des hommes m’interceptent dans la rue, ne serait-ce que pour me dire que je suis belle. Je ne pouvais pas rester un jour sans être courtisée par un homme».
Finalement, elle s'est décidée à se réfugier derrière le voile. Aujourd'hui, elle rend grâce à Dieu. «Depuis que j'ai adopté le voile, Al hamdoulilah. Rares sont les hommes qui m'abordent. Grâce au voile, je peux respirer», explique la célibataire de 26 ans.
Tapha, un jeune étudiant, dit comprendre très bien ce subterfuge des filles. «J’ai des copines qui se font passer pour des ibadous, alors qu’il n’en est rien. Les hommes ont compris ce jeu. Nous pouvons faire la part des choses. Laissez-les penser qu'elles nous leurrent» clame cet étudiant, sourire aux lèvres. «A mon avis, les demoiselles doivent se voiler. Pour de vrai. Mais les filles d’aujourd’hui, elle le font en fonction de la situation …», fait-il savoir.
“C’est de la foutaise»
Loin des Parcelles Assainies de Mame Diarra, nous sommes dans la populeuse Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le temple du savoir. Nafi, la vingtaine, une étudiante à la Faculté de droit. Un voile rose sur la tête, un pantalon jean délavé très serré, sur un body rose avec de haut talons noirs, elle semble très à l’aise dans sa mise. Assise sur un banc public à côté de la Faculté, un document entre les deux mains, elle lit tranquillement son cours, attendant l’arrivée du professeur.
Au premier contact, elle te serre la main. Quelques secondes d’hésitation, la question est posée. “Mais pourquoi vous serrez la main aux hommes alors que vous êtes ibadou?” Elle sourit d’abord avant de s’expliquer: «le voile est la mode chez nous. Faites le tour de la ville, sur dix demoiselles, les sept ont un voile sur la tête. C’est un effet de mode», renseigne-t-elle.
Ce que maman Nabou, la quarantaine, entourée de ses enfants, rejette catégoriquement. Le voile sur la tête, chapelet à la main droite, la mère de famille crie son amertume. «Les demoiselles ne connaissent rien. Se voiler et avoir des copains, c’est... (elle ne termine pas sa phrase) préférant dire : “astahfiroulahi” (que Dieu me pardonne). “C’est énervant ce que je vois aujourd’hui, c’est du n’importe quoi. Porter un voile, un effet de mode ? C’est de la foutaise !», tonne-t-elle.
“Je me voile parce que Dieu interdit les mèches”
Hormis la mode et les avances des hommes utilisées comme excuses, certaines filles donnent d’autres raisons. Ndèye Faye est commerciale dans une société de la place. Cette demoiselle de 25 ans tient un autre discours. «La religion musulmane bannit les mèches et autres matières dérivées. C’est pour cela que je n’utilise pas de mèche pour me tresser. Donc je me voile. Mais, cela ne veut pas dire que je suis ibadou. Loin de là. Je me voile et je sers la main aux hommes. «Damaay dangaal teg ci (Je porte des habits sexy aussi)». Elle raconte également qu'une de ses copines a adopté le voile pour des raisons thérapeutiques.
«J’ai une copine qui a donné comme raison les maux de tête. Elle a tout le temps des migraines. On lui a demandé de se voiler et depuis lors, ses maux de tête ont disparu», argue-t-elle.
Des arguments balayés d'un revers de la main par Oustaz Iran Ndao pour qui le voile est une recommandation divine. “Dieu a dit dans le Saint Coran que «toutes les femmes doivent se voiler entièrement le corps et non comme le font les femmes d’aujourd’hui. Porter un tee-shirt, pantalon et se voiler la tête, c’est du n’importe quoi. Dieu a été clair, portez des habits amples au point que les seins ne marquent pas ainsi que les parties inférieures et supérieures du dos, afin qu’aucun homme n’ait l’intention de vous regarder. Seules les paumes de la main et le visage doivent apparaitre”, dit-il.
Selon lui, si une fille décide de porter le voile, elle ne doit avoir qu'un objectif : montrer son affection au Tout Puissant. Tout autre motif brandi n’a pas sa raison d’être.
«Un jour, j’étais au centre-ville, vers l’immeuble Ndiouga Kébé. Il était 13h. Je m’étais habillée très sexy, parce que j’étais invitée à un cocktail. J’entends klaxonner derrière moi. Je me retourne. C’est un monsieur qui veut me parler. Il se rapproche et après quelques minutes d’échanges, il propose de me déposer. Une fois dans sa voiture, il commence à parler, parler de lui bien sûr. Arrivés à hauteur du Café de Rome, il m’invite à déjeuner. J’ai accepté… Sur place, il me demande mon numéro de téléphone que je lui ai donné. Mais si je savais ce qui m'attendait, je n’allais pas le faire», regrette Mame Diarra.
“Je veux fuir les hommes”
«Il m’appelle tous les jours, cherchant à me courtiser… En lui donnant mon numéro, ce que j'ai consenti du fait de sa gentillesse, il a pensé que je suis une fille facile. Mais, il s’est lourdement trompé”, soutient Mame Diarra qui note que «les hommes pensent que si une demoiselle leur donne son numéro, c'est pour sortir avec eux».
Mame Diarra, une fille très belle du reste, attirait beaucoup de coureurs de jupons. «Cela m’est arrivé à plusieurs reprises. Des hommes m’interceptent dans la rue, ne serait-ce que pour me dire que je suis belle. Je ne pouvais pas rester un jour sans être courtisée par un homme».
Finalement, elle s'est décidée à se réfugier derrière le voile. Aujourd'hui, elle rend grâce à Dieu. «Depuis que j'ai adopté le voile, Al hamdoulilah. Rares sont les hommes qui m'abordent. Grâce au voile, je peux respirer», explique la célibataire de 26 ans.
Tapha, un jeune étudiant, dit comprendre très bien ce subterfuge des filles. «J’ai des copines qui se font passer pour des ibadous, alors qu’il n’en est rien. Les hommes ont compris ce jeu. Nous pouvons faire la part des choses. Laissez-les penser qu'elles nous leurrent» clame cet étudiant, sourire aux lèvres. «A mon avis, les demoiselles doivent se voiler. Pour de vrai. Mais les filles d’aujourd’hui, elle le font en fonction de la situation …», fait-il savoir.
“C’est de la foutaise»
Loin des Parcelles Assainies de Mame Diarra, nous sommes dans la populeuse Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le temple du savoir. Nafi, la vingtaine, une étudiante à la Faculté de droit. Un voile rose sur la tête, un pantalon jean délavé très serré, sur un body rose avec de haut talons noirs, elle semble très à l’aise dans sa mise. Assise sur un banc public à côté de la Faculté, un document entre les deux mains, elle lit tranquillement son cours, attendant l’arrivée du professeur.
Au premier contact, elle te serre la main. Quelques secondes d’hésitation, la question est posée. “Mais pourquoi vous serrez la main aux hommes alors que vous êtes ibadou?” Elle sourit d’abord avant de s’expliquer: «le voile est la mode chez nous. Faites le tour de la ville, sur dix demoiselles, les sept ont un voile sur la tête. C’est un effet de mode», renseigne-t-elle.
Ce que maman Nabou, la quarantaine, entourée de ses enfants, rejette catégoriquement. Le voile sur la tête, chapelet à la main droite, la mère de famille crie son amertume. «Les demoiselles ne connaissent rien. Se voiler et avoir des copains, c’est... (elle ne termine pas sa phrase) préférant dire : “astahfiroulahi” (que Dieu me pardonne). “C’est énervant ce que je vois aujourd’hui, c’est du n’importe quoi. Porter un voile, un effet de mode ? C’est de la foutaise !», tonne-t-elle.
“Je me voile parce que Dieu interdit les mèches”
Hormis la mode et les avances des hommes utilisées comme excuses, certaines filles donnent d’autres raisons. Ndèye Faye est commerciale dans une société de la place. Cette demoiselle de 25 ans tient un autre discours. «La religion musulmane bannit les mèches et autres matières dérivées. C’est pour cela que je n’utilise pas de mèche pour me tresser. Donc je me voile. Mais, cela ne veut pas dire que je suis ibadou. Loin de là. Je me voile et je sers la main aux hommes. «Damaay dangaal teg ci (Je porte des habits sexy aussi)». Elle raconte également qu'une de ses copines a adopté le voile pour des raisons thérapeutiques.
«J’ai une copine qui a donné comme raison les maux de tête. Elle a tout le temps des migraines. On lui a demandé de se voiler et depuis lors, ses maux de tête ont disparu», argue-t-elle.
Des arguments balayés d'un revers de la main par Oustaz Iran Ndao pour qui le voile est une recommandation divine. “Dieu a dit dans le Saint Coran que «toutes les femmes doivent se voiler entièrement le corps et non comme le font les femmes d’aujourd’hui. Porter un tee-shirt, pantalon et se voiler la tête, c’est du n’importe quoi. Dieu a été clair, portez des habits amples au point que les seins ne marquent pas ainsi que les parties inférieures et supérieures du dos, afin qu’aucun homme n’ait l’intention de vous regarder. Seules les paumes de la main et le visage doivent apparaitre”, dit-il.
Selon lui, si une fille décide de porter le voile, elle ne doit avoir qu'un objectif : montrer son affection au Tout Puissant. Tout autre motif brandi n’a pas sa raison d’être.
Auteur: Chamsidine Sané - Seneweb.com
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