La particularité du chiisme est qu’il est dynastique. Son combat est d’imposer les membres de la famille du Prophète (psl) comme dynastie, un peu à la manière des Mérovingiens. Mais la résurrection de la bourgeoisie mecquoise antéislamique par les Omeyyades est venue lui barrer la route pourtant balisée par une série de hadiths. En plus de la position militaire qu’occupait l’Imam Aly, fondateur du chiisme. La position militaire qu’il occupait pouvait être comparée à celle de Chef d’Etat Major Particulier du Prophète (psl). En outre l’Imam Aly avait une progéniture nombreuse estimée à vingt huit éléments après Karbala où sa descendance avait été presque anéantie, à quelques exceptions prés.
Ce qui vient d’être dit a obligé les
chiites à mener un combat souterrain, en activant et en développant la Taqqya , règle
de dissimulation. Allant jusqu’à développer des réseaux de sociétés
secrètes. Dont les célèbres Ykhwanou-Safa(littéralement :
. les frères de la clarté( ou de la pureté)) fonctionnant avec des règles
proches, pour ne pas dire, similaires à celles que l’on prête aux obédiences
maçonniques.
L’autre pratique de la Taqqya a
été le développement de groupes soufis. Lesquels pouvaient évoluer en
surface comme étant sunnites tout en pratiquant un credo chiite basée
sur l’amour du Prophète (psl) et de sa descendance, notamment
« fatimale ».
C’est ainsi
qu’Abdel Khadr Jeylani, un Iranien appartenant à cette zone de
prédilection chiite, organisa à Bagdad son groupe confrérique soufi, la Khadrya.
Les groupes confrériques se multiplient
pour conquérir tout le monde musulman. Sidy Mohamad Ben Saloum, un
autre Iranien, vit son fils aîné Sidy Mohamed
Al Barwizy créer en Tchétchénie la Muridiyah(ne pas
confondre avec les mourides). Sidy Mouhamed, le père, prit des
embarcations sur le Bosphore et finit par atteindre l’Algérie. Là, il épousa la
dame Aicha de la tribu des Tédjines. Leur
fils, Sidy Ahmed, est assimilé à un Tédjine à cause de sa
mère. Tédjine a évolué pour donner Tidjani.
La confrérie qu’il fonda, après avoir
été Khadr puis Khalwaty, avait pour nom de baptême
Al Habab, les Amoureux (duProphète (psl) s’entend). Toutefois le
contenu du wird était toujours basé sur le triptyque chiite telle
qu’il la définissait lui-même, se purifier avant de se parer. C’est-à-dire
commencer le wird par Astahfiroulah. Passer par l’absolution
divine puis remonter à Allah par le souvenir pour atteindre
l’ « ultimité prophétique» par l’intimité. Et, donc par la
proximité. Une proximité absolue symbolisée par la goutte d’eau qui, en
rejoignant l’océan meurt en tant que goutte d’eau pour atteindre une
résurrection océanique. Par la récitation transcendantale de
la Salatoul Fatiha et de la Jawhara(la perlede la perfection ou
le joyau de la plénitude selon Ahmed Khalifa
Niasse). Dont chacun des quatrains mène à une dimension plus
enivrante que la précédente, permettant de passer d’une extase à l’autre.
Pour s’y faire songez à la signification
post littéraire de ces mots
Que soit sanctifié et pacifié la source de la
miséricorde divine, ô joyaux purifiés entourant le centre des sens et des
compréhensions et la lumière des Univers(Multivers) et la lumière des univers
en devenir, l’homme au droit divin
L’éclair luminescent des nuages, des profits
remplissant à la fois les ustensiles, les mers et les océans qui
s’ouvrent à lui
La lumière éblouissante dont tu as rempli ton univers
qui entoure les lieux du seul lieu
Dieu sanctifie et pacifie la source de la vérité
dont émane les branches des vérités, la voie des connaissances directes, ta
voie complète et affligeante
Que soit sanctifié et pacifié la source de la
lumière par la vérité, le trésor absolu émanant de toi et allant vers toi,
entourant la lumière « talismatique ». Que Dieu prie sur lui et sur
sa descendance, d’une prière qui nous permet d’accéder à sa connaissance.
Lorsque le Cheikh créa
le wird cette prière devait être récitée onze fois. Pour les onze
imams chiites. Ce n’est qu’après l’apparition du douzième imam(le Mahdi)
que cette prière sera complétée pour être dédiée aux douze imams
Aly Ibn Abou Taleb
Hassan ibn Aly
Hussein ibn Aly
Aly ibn Hussein dit Zein Al Abidin
Mohamed ibn Aly Al Baqir
Jafar Ben Mohamed
As Sadikh
Musa Ben Jafar Al Kazem
Aly Ben Musa(Rida)
Mohamed Ben Aly Al Jawad
Aly Ben Mohamed(Hady)
Hassan Ben Aly( Askari)
Mohamed Ben Al Hassan(
Al Mahdi)
Les Tidjanes fondateurs de Ain Mahdi
(Algérie) berceau du fondateur et les branches dépendantes telles que
celle du Mali(frontalier de l’Algérie) de Cheikh Amala ont gardé
la pratique des onze graines.
Toutefois lorsque le Cheikh s’est déplacé
pour résider à Fez, au Maroc, et après que le
sultan Moulaye Souleymane s’est affilié à la tariqa, il a
ordonné au Tidjanes de réciter désormais la Jawhara douze fois au
lieu de onze. Car, dit-il, il a été informé de ce que le Mahdi acceptera
la tariqa Tidjane dès son apparition.
Ce qui précède est un résumé pour
expliquer le lien intime entre le chiisme duodécimain et
la tariqa Tidjane fondée
par Cheikhna Ahmad Tidjani Raddiyallahou Anhou.
AHMED
KHALIFA NIASSE