Une burda est une pièce de tissu, portée par les Arabes, sur leurs vêtements depuis la fin de la période préislamique pour se protéger de la rigueur du froid nocturne mais aussi de la chaleur diurne, en faisant fonction d'isolant par rapport aux températures extérieures diurnes et à maintenir la température corporelle à un niveau légèrement supérieur à 36.5-37 degrés.
La burda la plus célèbre est celle du prophète Mahomet dans laquelle il s'enveloppa le soir même où il reçut de l'archange Gabriel la première Révélation (les premiers 5 versets de la sourate 96 « le caillot de sang »).
Alors qu'il revenait bouleversé à la maison, on le fit en effet s'envelopper dans celle-ci, en criant « Zammilūnī ! Zammilūnī » (Couvrez-moi ! Couvrez-moi !), comme si on espérait chasser ainsi de son esprit le souvenir visuel de cette apparition qui continuait à le troubler.
C'est à elle portée par le même être surnaturel que Dieu se réfère dans le troisième et dans le quatrième passage des révélations en l'indiquant comme «l'envers du manteau » (sourate LXXIII) : « Ô toi qui t'enveloppe dans le manteau1 » ou Ô enveloppé dans le Manteau » (sourate LXXIV2), en l'exhortant à accepter son ingrat rôle d'apôtre et messager.
Le manteau du prophète est mentionné comme symbole de pouvoir dans l'épisode qui voit Mahomet pardonner au poète païen Ka'b b. Zuhayr, qui l'avait raillé. Ayant eu connaissance de la colère de Mahomet, ce dernier se présenta à lui repentant, et demanda à se convertir à l'islam. Le geste par lequel Mahomet le revêtit de sa burda démontra, de façon visible, le pardon accordé et la sécurité promise à celui qui en était revêtu par les mains même du prophète.
La burda, conservée avec vénération après la mort de Mahomet, fut transmise aux califes qui la conservèrent non seulement comme une relique sainte mais aussi comme le symbole du pouvoir souverain des vicaires de l'émissaire de Dieu (rasūl Allāh), plus encore que sa lance ou son étendard3. Le dernier calife abbaside échappant aux massacres des mongols tint à l'emporter au moment de la chute deBagdad en 1258, et de ce fait elle fut conservée au Caire par lesmamelouks qui lui offrirent l'hospitalité ainsi qu'à ses descendants, confirmant par là aussi la très grande portée charismatique de cette burda.
Du Caire, elle fut reprise par le sultan ottoman Selim I Yavuz lors de sa victoire en 15174 et emmenée à Istanbul où elle se trouve toujours conservée au musée Topkapi.
Un poème célèbre dans le monde islamique est Burda di al-Būsīrī'(dont le titre authentique est al-Kawākib al-durriyya fī madh khayr al-barriyya, ou encore Les étoiles brillantes, louange de la meilleure des créatures, c'est-à-dire le prophète) dont la tradition raconte qu'il a été composé à la suite de la guérison miraculeuse du poète par Mahomet, par l'imposition de la burda sur le corps à demi paralysé de al-Būsīrī. La récitation de ce texte (en français Le poème du manteau) a acquis de façon diffuse dans le sentiment populaire islamique une grande valeur.
Le poème a été traduit en français par René Basset, qui fut professeur de lettres à l’Université d’Alger, date de 1894 et s'intitule "La Bordah de Cheikh El Bousiri", publié aux édition E. Leroux à Paris5.
El Bousiri naquit, selon les uns, à Aboukir, aux environs de Dilâs, selon d’autres, le premier jour de chaouâl 608 (7 mars 1212). Vivant à Belbéis du métier de grammairien et de copiste, il fut le disciple du célèbre soufi Abou’l’Abbàs Ahmed el Marsi et devint le plus illustre docteur « traditionniste » de son époque. Il mourut dans les années 694-697 de l’hégire (1294-1298) et son tombeau fut placé près de celui de l’imâm Ech Chaféi. Ses surnoms d’Ed Dilâsi et d’El Bousiri sont quelquefois réunis sous le nom d’Ed Dilasiri.
El Bousiri naquit, selon les uns, à Aboukir, aux environs de Dilâs, selon d’autres, le premier jour de chaouâl 608 (7 mars 1212). Vivant à Belbéis du métier de grammairien et de copiste, il fut le disciple du célèbre soufi Abou’l’Abbàs Ahmed el Marsi et devint le plus illustre docteur « traditionniste » de son époque. Il mourut dans les années 694-697 de l’hégire (1294-1298) et son tombeau fut placé près de celui de l’imâm Ech Chaféi. Ses surnoms d’Ed Dilâsi et d’El Bousiri sont quelquefois réunis sous le nom d’Ed Dilasiri.
La Burda est d'un intérêt religieuse et historique considérable. C'est une glorification incomparable du prophète dont le puissant souffle lyrique, épique traduit la ferveur du monde musulman. Elle reflète son attachement à la personne du prophète Muhammad (que la paix et le salut soit sur lui).
Toute une étude est à faire sur la Burda sur le plan littéraire, dont la richesse et la pureté, au point de vue vocabulaire, sont vraiment extraordinaires.
La maîtrise d'Al Busîri au point de vue langue, à travers la Burda, n'a d'égale que sa virtuosité dans les jeux de mots et le choix des métaphores. La place de la Burda dans les manifestations de la ferveur islamique est connue et explique l'abondance des travaux qui lui ont été consacrés. Durant le mois de Ramadan, et lors de la célébration de la nativité du Prophète, on la scande dans les foyers ou en veillées dans les mosquées. En Afrique du Nord, la Burda est récitée également en groupe par ceux qui conduisent les convois funèbres.
Notre Prophète Muhammad « S.A.W.S », fondateur d'un humanisme religieux qui, à travers de multiples dimensions, présente un caractère très original en ce qui concerne les valeurs intrinsèques et spirituelles de l'homme, sa situation dans le monde et ses relations avec Dieu de tous les hommes. Cette universalité doit s'étendre non seulement dans l'espace, mais dans le temps, c'est à dire depuis Adam jusqu'au jour de la résurrection. La question qui revient à tout un chacun est voici : Comment est-il possible que Muhammad ait été envoyé aux générations qui l'ont précédé ? L'âme de Muhammad a été créée par Dieu avant toutes les autres, et dans la prééternité déjà Dieu la leur envoyée. Le Prophètes et apôtres historiquement antérieurs à lui ne sont que ses assesseurs dans le monde des corps. Mieux Muhammad n'a pas été envoyé qu'aux hommes, mais « mais aux deux charges », c'est à dire aux hommes et aux jinn. Il est le sceau des prophètes c'est à dire, il clôt absolument et définitivement la série de tous les prophètes et envoyés.
En Muhammad, on retrouve toutes les qualités reconnues « nécessaires » au Prophète : une fidélité absolue, une véracité totale, une perspicacité sans faille, une authentique transmission du message. Ces qualités et tant d'autres existent en lui de façon suréminente, car il est, absolument parlant, « la meilleure des créatures ».
Sa personnalité exceptionnelle, son charisme sans égal, son visage plein de lumière, sa haute silhouette d'apôtre de l'humanité, ses qualités physiques et morales, la place privilégiée qu'il occupe dans le coeur de tous les musulmans, ne laissent personne indifférent.
Sa personnalité exceptionnelle, son charisme sans égal, son visage plein de lumière, sa haute silhouette d'apôtre de l'humanité, ses qualités physiques et morales, la place privilégiée qu'il occupe dans le coeur de tous les musulmans, ne laissent personne indifférent.
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